« Donnez-moi un musée et je le remplirai », déclarait Pablo Picasso, un artiste dont la carrière s’étend sur des décennies, depuis ses premiers coups de pinceau à l’âge de 8 ans jusqu’à son décès en 1973 à 91 ans. Sa production est tellement vaste qu’un seul musée ne saurait la contenir.
L’exposition immersive « Picasso, l’art en mouvement », visible à l’Atelier des Lumières jusqu’au 29 juin, présente en 40 minutes une sélection de plus de 450 œuvres, photos et vidéos, dispersées aux quatre coins du globe. Bien que cette approche offre une vue d’ensemble impressionnante, elle présente aussi certaines contraintes.
En parallèle : Louane dévoilera en avant-première son nouveau titre à l'Eurovision le 15 mars au Stade de France
La mention « Il est strictement interdit de recadrer, de couper, de faire une surimpression ou d’altérer les reproductions des œuvres de Pablo Picasso », souvent rencontrée par les spécialistes, est bien connue. Pourtant, pour cette création numérique, la Picasso Administration a exceptionnellement permis des ajustements visuels tels que des découpages et des effets spéciaux.
Après une mise en lumière de Paul Cezanne en 2022, c’est maintenant au tour de Picasso d’être mis à l’honneur dans cet espace artistique numérique, anciennement une fonderie. Les murs et le sol se parent de ses œuvres grâce à des projecteurs sophistiqués, offrant une immersion totale.
Avez-vous vu cela : L'éditeur de Boualem Sansal juge ses dernières nouvelles préoccupantes
L’expérience se veut purement sensorielle : aucune annotation ni explication ne vient accompagner les projections. Seules quelques phrases de l’artiste et une bande sonore enrichissent ce voyage visuel. Des panneaux discrètement positionnés à l’étage fournissent des informations complémentaires pour les néophytes de l’œuvre de Picasso, qu’il est sage de consulter avant la séance.
Après une ouverture en noir et blanc mettant en avant les multiples talents de Picasso, les séquences thématiques se succèdent rapidement, sans ordre strictement chronologique. Cette profusion visuelle peut être à la fois fascinante et étourdissante.
La passion à travers l’art
Les thèmes tels que la corrida, les nuits parisiennes, les saltimbanques, et la période bleue après la perte de son ami Casagemas, sont explorés avec une intensité palpable. Les détails de certaines œuvres, comme la flamme d’une bougie, apparaissent brièvement avant de disparaître dans une atmosphère changeante.
Ensuite, avec la période rose, le ton s’adoucit. Les percussions marquent l’entrée dans l’ère cubiste, et des œuvres comme « Les Demoiselles d’Avignon » et « Guernica » sont mises en avant. L’espace est transformé par les projections, évoquant l’Espagne de Picasso. L’artiste lui-même affirmait que la séduction résidait dans l’œuvre d’une vie.
La séquence finale, une sorte de rétrospective virtuelle, réunit les chefs-d’œuvre iconiques du maître espagnol, offrant une expérience visuelle unique. Malgré la beauté de ce kaléidoscope, la profusion d’images peut rendre difficile l’appréciation de chaque tableau.
Le dicton « Qui trop embrasse mal étreint » reflète bien le sentiment général face à cette avalanche visuelle. L’intention est de captiver, mais parfois au détriment de la simplicité et de la clarté, comme l’a souligné Picasso sur la complexité de l’art.
Capter l’attention des nouvelles générations
Les organisateurs de cette exposition immersive soulignent son rôle d’éveil des émotions, visant à séduire un public jeune souvent éloigné des musées traditionnels. Pour eux, l’absence d’explication sous les œuvres n’est pas un obstacle mais une invitation à la découverte par le ressenti.
Cette expérience pourrait inciter certains à visiter un jour un musée Picasso, que ce soit à Paris, Antibes, Barcelone ou Malaga, pour une contemplation plus approfondie des œuvres. Observer la technique, la composition, et les choix artistiques de Picasso offre une richesse émotionnelle qui ne se dément pas.
Lieu de l’exposition : Atelier des Lumières, 38 rue Saint-Maur, 75011 Paris.
Deux parcours immersifs du 14 février au 29 juin 2025 :
Programme principal : Picasso, l’art en mouvement
Programme secondaire : Le Douanier Rousseau, au pays des rêves
Tarifs : Plein tarif 18 euros, tarif réduit 16 euros, 11 euros pour les enfants de 3 à 11 ans
