Le mouvement Emmaüs a choisi, lors d’une assemblée générale extraordinaire, de supprimer la mention du fondateur, l’abbé Pierre, de son logo. Cette décision a été prise le mardi 21 janvier 2025, à la suite de 33 accusations de violences sexuelles portées contre lui.
Les délégués représentant les quelque 300 structures du mouvement ont voté à 91% pour cette modification. Jusqu’à présent, le nom de l’abbé Pierre figurait en petits caractères sur le logo de l’association, à côté d’un carré bleu surmonté d’un soleil. Bruno Morel, président d’Emmaüs France, a qualifié ce vote de « résultat sans appel ».
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Bien que l’association ne renie pas l’héritage de l’abbé Pierre, elle souhaite continuer à œuvrer au service des personnes vulnérables sans associer publiquement son image. Le conseil d’administration avait déjà proposé en septembre de retirer cette mention, après une série de révélations accablantes.
Dans un communiqué, Emmaüs a souligné que cette mesure fait partie d’une démarche de reconnaissance et de respect envers les victimes. L’association reconnaît que l’abbé Pierre restera une figure de son histoire, mais estime qu’il n’est plus possible de l’honorer publiquement.
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Fermeture du lieu de mémoire
Le lieu de mémoire consacré à l’abbé Pierre à Esteville a été définitivement fermé. Emmaüs France a également conseillé à ses structures membres d’enlever toute représentation visuelle du prêtre. Bruno Morel a admis que bien des images ont déjà été retirées, mais que certains groupes doivent encore travailler sur ce processus, ce qui est difficile pour certains anciens compagnons.
Il espère que le mouvement pourra ainsi tourner une page douloureuse, tant pour les victimes que pour les membres d’Emmaüs.
Accusations graves
L’abbé Pierre fait face à 33 accusations de violences sexuelles, révélées dans trois rapports distincts du cabinet Egaé, mandaté par Emmaüs et la Fondation Abbé Pierre. Le premier rapport en juillet avait déjà été un choc, mettant en lumière des témoignages de harcèlement et d’agressions sexuelles. Ces révélations ont été d’autant plus retentissantes que l’abbé Pierre était considéré comme un défenseur des démunis.
Le rapport le plus récent, publié la semaine passée, contient des accusations encore plus graves, notamment de la part d’un membre de sa famille, et a conduit Emmaüs à qualifier son fondateur de « prédateur ».
Conséquences judiciaires
Suite à ces révélations, l’Église catholique française a demandé l’ouverture d’une enquête judiciaire. Toutefois, la justice pourrait rencontrer des difficultés en raison de l’ancienneté des faits, certains remontant aux années 50.