Les tarifs des carburants connaissent une hausse marquée en ce début d’année 2025, un phénomène déjà observé depuis la rentrée 2024. Les données gouvernementales sur les prix de vente le confirment. À titre d’illustration, le prix moyen du gazole est passé de 1,65 à 1,68 euro le litre entre le 6 décembre et le 10 janvier. De même, le litre d’essence SP98 est passé de 1,82 à 1,86 euro, et celui de SP95 de 1,76 à 1,79 euro, enregistrant ainsi des hausses de 4 et 3 centimes respectivement.
Plusieurs facteurs influencent ces augmentations, notamment les coûts de production comme le raffinage, la distribution et la fiscalité. Actuellement, les variations des prix du pétrole brut sur le marché mondial jouent un rôle majeur.
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Augmentation du cours du pétrole
Le prix du baril de Brent, issu de la mer du Nord, a connu une montée significative. Olivier Gantois, à la tête de l’Union française des industries pétrolières Énergies et Mobilités, a expliqué à actu.fr que ce mouvement haussier, amorcé à la mi-décembre, est notable. En décembre 2024, le baril se maintenait autour de 73 ou 74 dollars. Depuis fin décembre, il a grimpé pour atteindre environ 81 dollars au 17 janvier, soit une progression d’environ 10%. Ce niveau n’avait pas été observé depuis juillet 2024. Mis à part une légère baisse le 16 janvier, l’augmentation est constante depuis le 19 décembre, un phénomène similaire au baril de West Texas Intermediate (WTI), son homologue américain.
Impact des sanctions contre la Russie
La hausse des prix trouve une explication dans des facteurs conjoncturels : le durcissement des sanctions contre la Russie, demandé par le Royaume-Uni et les États-Unis. Les sanctions en vigueur depuis 2022, suite à l’invasion de l’Ukraine, sont renforcées par de nouvelles mesures contre des acteurs clés du secteur pétrolier russe. Le département du Trésor américain a annoncé des actions contre plus de 180 navires et les grandes entreprises russes Gazprom Neft et Surgutneftegas, en accord avec l’engagement du G7 de réduire les revenus russes issus de l’énergie. Londres a également pris des mesures similaires.
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Olivier Gantois s’interroge sur l’ampleur de cette hausse, car les nouvelles sanctions restent, pour l’instant, des intentions sans mise en œuvre immédiate. La nouvelle administration américaine, après l’élection de Donald Trump, pourrait également introduire de nouvelles sanctions.
Absence d’impact de la trêve au Proche-Orient
En revanche, les éléments fondamentaux du marché n’ont pas changé récemment. Si un arrêt du conflit entre l’Ukraine et la Russie se produisait, une baisse des prix pourrait être envisagée, mais ce n’est pas le cas actuellement. Quant au cessez-le-feu au Proche-Orient, il n’a pas influencé les prix. Depuis le 7 octobre 2023, ni l’attaque terroriste du Hamas, ni la réponse israélienne à Gaza n’ont eu d’impact sur les marchés pétroliers, et il n’y a aucune raison que la trêve en ait.
Perspectives pour 2025
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a décidé début décembre de maintenir les restrictions de production pour éviter des excédents et stabiliser les prix. Parallèlement, la demande mondiale continue de croître. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la demande était de 102,9 millions de barils par jour fin 2024, avec une prévision de 104 millions pour 2025, soit une augmentation d’un million de barils.
Olivier Gantois estime que les principaux déterminants du marché en place depuis deux ans resteront stables pour le moment.