Incubateurs: Berceaux de l’Innovation en Suisse Romande

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Idée innovante dessinée à la main illustrée

L’écosystème entrepreneurial suisse romand s’est enrichi ces dernières années avec l’apparition d’incubateurs dédiés aux étudiants et chercheurs. Ces structures offrent un environnement fertile pour le développement de projets innovants.

Un tremplin pour les jeunes entrepreneurs

Mercredi 2 octobre, l’incubateur Pulse, à Genève, célébrait son cinquième anniversaire. L’ambiance festive témoignait du dynamisme de cette structure qui accompagne les étudiants des six HES genevoises dans leurs projets entrepreneuriaux.

Parmi les anciens «  »incubés » » présents, Antoine Methivier et Vincent Archenault, cofondateurs de Moon Music, animaient la soirée. Leur concept, qui consiste à faire voler des artistes au-dessus du public grâce à un ballon d’hélium, a rencontré un succès fulgurant après leur passage chez Pulse.

Leur témoignage illustre le rôle crucial de l’incubateur. Initialement confrontés au scepticisme des investisseurs, ils ont pu, grâce à l’accompagnement de Pulse, concrétiser leur idée et la présenter devant un public de 10 000 personnes.

De l’idée au prototype: un accompagnement structuré

Chaque semestre, Pulse sélectionne une quinzaine de projets parmi une trentaine de candidatures. Les candidats bénéficient ensuite de six mois pour peaufiner leur concept avant de le soumettre à un jury. La moitié d’entre eux intègre alors un programme d’un an pour transformer leur idée en un prototype viable.

Caroline Widmer, directrice de Pulse, souligne que l’objectif principal n’est pas de créer des «  »licornes » », mais d’inculquer l’esprit d’entreprise aux jeunes. L’accent est mis sur le développement des compétences et l’acquisition d’une posture entrepreneuriale, des atouts précieux sur le marché du travail.

Un modèle inspiré des universités nord-américaines

Caroline Widmer explique que ce modèle d’incubateur, répandu depuis longtemps en Amérique du Nord, a mis du temps à s’implanter en Suisse. Aujourd’hui, les bénéfices de ces structures sont reconnus, comme en témoigne le HUB Entrepreneuriat et Innovation de l’Université de Lausanne, qui a également fêté ses cinq ans en 2024.

Anne Headon, directrice du HUB, se réjouit de l’émergence de ces initiatives. Elle insiste sur la valeur des compétences acquises lors d’un parcours entrepreneurial, qui sont très appréciées par les employeurs.

Des résultats encourageants et des success stories

Le succès des incubateurs se mesure aussi à l’aune de la pérennité des projets accompagnés. Caroline Widmer annonce un taux de réussite de 80% pour les entreprises issues de Pulse.

Parmi les exemples de réussite, BoxUp, une entreprise de location de matériel sportif, a connu une croissance exponentielle après son passage chez Pulse. Présent dans toute la Suisse, en Europe et au Canada, BoxUp emploie une dizaine de personnes et réalise un chiffre d’affaires supérieur à un million.

Frank Rouiller, cofondateur de BoxUp, témoigne de l’apport de Pulse dans la structuration de sa start-up. L’incubateur a fourni un cadre, une rigueur et un environnement stimulant, propices au développement de son projet.

Un écosystème favorable à l’innovation

Les incubateurs offrent bien plus que des locaux. Coaching personnalisé, mise en réseau, soutien financier: tout est mis en œuvre pour maximiser les chances de succès des start-up.

Anne Headon souligne que la période des études est idéale pour générer des idées. Les incubateurs créent un environnement favorable à l’épanouissement de ces idées, en adaptant leur accompagnement aux besoins spécifiques de chaque projet.

Pour Moon Music, le coaching a été déterminant. Les échanges avec les coachs ont permis aux cofondateurs d’adapter leur stratégie et de gagner en crédibilité.

L’interdisciplinarité au cœur de l’innovation

Lors de la soirée anniversaire de Pulse, Hortense Druart a remporté le Prix de la Galaxie de la HES-SO pour sa collection de prêt-à-porter. Ce prix, doté de 10 000 francs et d’un accompagnement de dix-huit mois par l’association Genilem, illustre l’ouverture des incubateurs à des domaines variés.

Caroline Widmer insiste sur le fait que l’innovation ne se limite pas à la technologie. Pulse encourage la collaboration entre les différentes filières des six HES genevoises, favorisant ainsi l’interdisciplinarité.

Anne Headon partage cette vision inclusive de l’entrepreneuriat. Au HUB, elle promeut des projets qui ne se limitent pas au modèle tech et lucratif. Cependant, elle reconnaît que les projets low-tech rencontrent parfois plus de difficultés après la sortie de l’incubateur, faute d’un écosystème aussi développé que pour les projets technologiques.