Dry January : Quels sont les véritables bienfaits d’un mois sans alcool sur votre santé ?

Mode & santé

Le début du mois de janvier est souvent synonyme de nouvelles résolutions pour de nombreux Français. Après les excès possibles des fêtes de fin d’année, certains choisissent de ne pas consommer d’alcool pendant tout le mois. Cette initiative, connue sous le nom de « Dry January », a ses origines au Royaume-Uni et a été introduite en France en 2020 grâce à plusieurs associations œuvrant pour la prévention de l’alcoolisme.

L’objectif principal est d’évaluer sa consommation d’alcool et de réfléchir à sa relation avec cette boisson. En France, l’alcool est responsable de 49 000 décès chaque année, selon les données du ministère de la Santé. En 2024, 4,5 millions de Français se sont lancés dans ce défi d’un mois sans alcool, selon les statistiques fournies par les organisateurs du « Dry January ». Mais cette abstinence temporaire a-t-elle réellement des effets positifs sur la santé ?

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Amélioration du sommeil et réduction du cholestérol

Pour Mickael Naassila, président de la Société française d’alcoologie, arrêter l’alcool ne peut être que bénéfique pour la santé. De nombreuses recherches mettent en avant des améliorations notables en termes de sommeil, de pression artérielle, de poids, ainsi que sur la qualité des cheveux et de la peau. Le premier avantage du « Dry January » se manifeste souvent dans la qualité du sommeil. Une étude menée au Royaume-Uni en 2020 révèle que 56% des participants notent une amélioration de leur sommeil.

Selon Richard de Visser, l’auteur de cette étude, le corps, libéré de la tâche d’éliminer l’alcool pendant la nuit, peut mieux se régénérer. L’alcool a un effet perturbateur sur le cycle du sommeil, en particulier sur la phase réparatrice et essentielle du sommeil paradoxal. Une bonne qualité de sommeil a des répercussions positives sur de nombreux aspects de la santé, y compris la concentration et l’énergie au quotidien.

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En 2018, des chercheurs britanniques ont également observé des effets positifs sur le système sanguin. En moyenne, le taux de cholestérol LDL a diminué de 9,4% chez ceux qui ont arrêté l’alcool pendant un mois. Ils ont aussi noté une baisse de la pression artérielle et une réduction notable de 14,5% des niveaux d’alanine aminotransférase, un indicateur du cancer du foie.

Une réflexion sur sa consommation

Les bénéfices de cette pause sont variés. Mickael Naassila souligne que les effets varient en fonction de la consommation initiale, de l’âge et de l’historique personnel. Par exemple, quelqu’un qui consomme de l’alcool quotidiennement ressentira une différence plus marquée sur son sommeil qu’une personne buvant occasionnellement.

Pour les associations de prévention de l’alcoolisme, ce défi représente une opportunité pour les Français de prendre conscience de leur rapport à l’alcool. Une étude menée auprès de près de 5 000 Français, publiée en décembre 2024, révèle que ceux qui consomment le plus d’alcool sont plus enclins à participer au « Dry January » que la moyenne de la population. Les participants se reconnaissent souvent dans une consommation à risque et s’interrogent sur le contrôle qu’ils exercent sur leur consommation d’alcool.

Les experts déconseillent toutefois aux personnes dépendantes de se lancer seules dans ce défi. Un arrêt brutal peut provoquer des symptômes de sevrage tels que des tremblements ou une accélération du rythme cardiaque. Christophe Cutarella, addictologue, recommande un accompagnement médical pour remplacer l’alcool par un traitement médicamenteux et un soutien psychologique.

Adopter une nouvelle habitude

Pour ceux qui ne peuvent pas envisager un arrêt total pendant un mois, il est toujours possible de réduire progressivement sa consommation ou d’essayer une abstinence de deux semaines. Les premiers effets bénéfiques, notamment sur le sommeil et les voies respiratoires supérieures, sont souvent perceptibles après une à deux semaines, le temps que le corps s’habitue à l’absence d’alcool, selon Richard de Visser.

Prolonger l’arrêt de l’alcool au-delà de janvier apporte des avantages supplémentaires. Plusieurs études indiquent que plus la période sans alcool est longue, plus les effets positifs se prolongent dans le temps. Richard de Visser a constaté que ceux qui maintiennent l’abstinence tout le mois de janvier continuent de ressentir des bénéfices jusqu’à six mois après.

Les participants au « Dry January » tendent à réduire leur consommation d’alcool par la suite, renforçant ainsi les bienfaits pour la santé. En arrêtant l’alcool pendant un mois, ils prennent conscience de l’impact sur leur bien-être. De Visser note que seulement 11% des participants augmentent leur consommation après le mois, tandis que la majorité réduit ou maintient l’abstinence.

Pour ceux qui souhaitent relever ce défi, les premiers jours ou week-ends peuvent être difficiles. Mais comme pour toute nouvelle habitude, le corps finit par s’adapter. Si vous êtes préoccupé par votre consommation ou celle d’un proche, un service d’écoute anonyme est disponible au 09 80 98 09 30 (de 8h à 2h, 7 jours sur 7). Vous pouvez également trouver des ressources sur le site Alcool-info-service.fr.