Face à une recrudescence des agressions contre les médecins, la communauté médicale tire la sonnette d’alarme. Le docteur Saïd Ouichou a exprimé son inquiétude le 18 février sur France Inter, soulignant le danger croissant pour les praticiens. Il a proposé une mobilisation nationale le 12 mars, coïncidant avec la Journée européenne contre la violence dans les soins de santé, et a encouragé la fermeture des cabinets médicaux à travers la France ce jour-là.
Parmi les soutiens à cet appel, on trouve l’UFML, le deuxième syndicat majeur des médecins généralistes, ainsi que le collectif Médecins pour demain. Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, le docteur Jérôme Marty, président de l’UFML, a exprimé son indignation face aux agressions subies par les professionnels de santé. Il a exhorté ses collègues à fermer leurs cabinets le 12 mars pour manifester leur solidarité envers les victimes de violence tout au long de l’année.
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Ces initiatives sont lancées à la suite d’une décision récente de justice. Un patient a été condamné à des travaux d’intérêt général après avoir agressé un médecin généraliste de Drancy, en Seine-Saint-Denis. En novembre dernier, le docteur Mohamed Oulmekki avait subi une fracture du nez et une interruption temporaire de travail de six semaines en raison de cette agression.
Un Message d’Indignation et de Préoccupation
La sentence prononcée a provoqué une vive réaction de la part de la communauté médicale, notamment de Mohamed Oulmekki lui-même, qui y voit un signal inquiétant : « Cela encourage ceux qui voudraient passer à l’acte », déclare-t-il. « Nous sommes là pour servir le public sans discrimination, et voilà comment nous sommes remerciés », a-t-il confié à France Inter. Il a récemment été de nouveau arrêté par son psychiatre pour une période de deux mois.
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Selon le rapport de l’Observatoire de la sécurité des médecins, publié par l’Ordre des médecins, environ 1 600 agressions ont été signalées par les médecins en 2023, contre 1 250 en 2022. Le docteur Saïd Ouichou, exerçant dans les quartiers nord de Marseille, attribue cette situation à la dégradation du système de santé. Il déplore que cette frustration débouche sur des actes de violence. « Il est impératif de protéger les médecins, nous sommes en danger, non seulement à cause des agresseurs mais aussi face à un système judiciaire qui semble ne pas nous rendre justice », alerte-t-il.
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