Un changement significatif s’opère dans le domaine médical. Désormais, les infirmières de pratique avancée (IPA) auront la possibilité, sous certaines conditions, de consulter des patients et de prescrire des soins sans l’intervention d’un médecin, comme l’indique un décret récemment publié au Journal officiel. Cette avancée, attendue avec impatience par cette profession récente créée en 2016, marque un pas important dans leur intégration entre le rôle traditionnel des infirmières et celui des médecins.
Les IPA, bénéficiant de deux années de formation supplémentaire par rapport aux infirmières classiques, voient leur champ d’action élargi. Elles interviennent dans cinq spécialités : les pathologies chroniques stabilisées, les urgences, la psychiatrie, l’oncologie et la néphrologie. Parmi leurs compétences, on compte la capacité à effectuer des sutures (hors visage et mains) et à prescrire certains examens, comme l’électro-cardiogramme. Leur intervention vise notamment à décharger les médecins dans le suivi des patients souffrant d’affections de longue durée.
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Une application limitée aux structures de santé publiques et sociales
Le décret est une mise en application de la loi Rist de 2023, visant à faciliter l’accès aux soins, malgré les réticences des médecins libéraux. Il permet aux IPA de bénéficier d’un accès direct aux patients et de prescrire des soins en première instance, à condition qu’elles exercent dans des hôpitaux, Ehpad, centres ou maisons de santé. Cependant, celles travaillant en libéral ne sont pas concernées par cette mesure.
Cette nouvelle réglementation autorise également une plus grande autonomie pour toutes les IPA en supprimant l’obligation de signer un protocole avec un médecin ou une institution médicale. La liste précise des médicaments, examens et soins qu’elles pourront prescrire reste à définir et sera déterminée par un arrêté du ministre de la Santé à venir.
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En 2023, un rapport de la Cour des comptes avait souligné les difficultés rencontrées dans la mise en place de cette nouvelle profession, avec seulement 1 700 IPA formées contre les 3 000 prévues ou en cours de formation pour 2022.
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