Dans le domaine du renseignement, la collecte d’informations ne suffit pas. Ce qui importe, c’est la capacité à organiser ces données pour en extraire des enseignements stratégiques. Les analystes sont ainsi chargés de réunir une multitude de données : discours publics, chiffres économiques, innovations technologiques, biographies de figures influentes ou encore télégrammes diplomatiques. L’objectif ultime est de mieux appréhender la dynamique globale, les forces en jeu et de prévoir les événements futurs ainsi que les décisions des alliés ou rivaux.
Les Jumeaux Numériques dans l’Art de l’Espionnage
Selon Julian E. Barnes du New York Times, il a été dévoilé que depuis deux ans, la CIA s’est équipée d’un outil virtuel capable de simuler les raisonnements des dirigeants étrangers. Ces répliques numériques sont nourries par l’ensemble des discours, documents officiels et probablement des informations confidentielles à disposition de la célèbre agence de renseignement américaine. L’intention est de permettre aux analystes et agents sur le terrain d’interagir avec ces assistants virtuels afin de dialoguer avec des clones numériques de leaders mondiaux.
Avez-vous vu cela : Crise de personnel au Japon : les supérettes 24/7 recrutent des expatriés à distance
Simuler les Processus Cognitifs
L’enjeu est de prévoir les actions et positions des politiciens ciblés. Cette démarche représente une application de l’intelligence artificielle générative : organiser un large éventail de données complexes pour les structurer de manière à mimer un mode de pensée, ici celui de la personnalité incarnée par ce double numérique. Cette modélisation s’efforce d’aligner les mécanismes de raisonnement de ces algorithmes sur ceux du cerveau humain, influencé par le caractère et l’expérience personnelle de chaque individu. L’objectif est de développer des méthodes d’analyse prédictive qui prennent en compte toutes les dimensions des profils psychologiques spécifiques.
Bien que l’on parle ici de ministres ou de chefs d’État, il semble probable que ces modélisations se répandront, et pourraient un jour s’appliquer au grand public. Il reste à définir les utilisations, ainsi que les abus potentiels, des services de doubles numériques qui pourraient être proposés à chacun d’entre nous.
A lire aussi : Trois décennies d'innovation: la FIT et l'évolution des start-up en Suisse
Participez à la Discussion
Identifiez-vous sur votre compte franceinfo pour partager votre avis.