Une pénalité proposée, visant à renforcer un service de santé en difficulté, est critiquée par les syndicats de médecins et les groupes de patients.
Les patients en France qui ne se présentent pas à un rendez-vous médical sans une bonne excuse seront sanctionnés d’une amende de 5€, selon une proposition du gouvernement.
Gabriel Attal a déclaré lundi que les professionnels de la santé rapportaient environ 27 millions d’absences chaque année, ajoutant : « Nous ne pouvons pas laisser cela continuer. »
Le Premier ministre a annoncé cette amende de 5€ dans le cadre d’une série de mesures destinées à renforcer un service de santé qui est mis à mal par des pénuries de personnel, des coûts croissants et une demande grandissante.
Mais l’amende proposée a été immédiatement critiquée par les syndicats de médecins et les groupes de patients.
Patrick Pelloux, président de l’association des médecins urgentistes, a déclaré : « Cela ne fonctionnera pas. C’est juste une taxe… et le résultat final sera que le système de santé perdra. »
Luc Duquesnel, qui est médecin généraliste, a dit à la radio France Bleu qu’il serait préférable d’« éduquer les gens plutôt que de dire aux professionnels qu’ils doivent les taxer, ce qui va tendre les relations avec nos patients ».
Attal a déclaré que cette mesure ferait partie d’une loi qu’il espérait voir approuvée par le parlement et entrer en vigueur dès janvier de l’année prochaine. Toute personne prenant un rendez-vous médical serait tenue de fournir des détails de carte de crédit.
« Si le patient ne se présente pas à son rendez-vous sans donner un préavis de 24 heures [d’annulation], le médecin pourrait débiter 5€ pour leur absence », a-t-il dit.
Il reviendrait au médecin de décider si la raison de l’absence au rendez-vous était suffisamment raisonnable pour éviter l’amende. Attal a dit que l’amende pourrait libérer 20 millions de rendez-vous par an.
Mais Gérard Raymond, le président de l’association des patients français, qui s’oppose à la pénalité, a dit qu’elle visait à faire se sentir coupables les patients plutôt que responsables.
En réponse à la colère publique grandissante concernant les « déserts médicaux » – des parties de la France rurale et des petites villes où il y a un manque de médecins et de services de santé – Attal a dit que le gouvernement doublerait le nombre de places dans les écoles de médecine de 8 000 en 2017 à 16 000 en 2027. L’objectif était de garantir à chacun un accès à un médecin généraliste dans un rayon de trente minutes de leur domicile, a-t-il dit.
Un programme d’essai sera introduit l’année prochaine pour donner aux patients un accès direct à certains spécialistes sans être référés par leur médecin généraliste et permettre aux pharmaciens de prescrire certains médicaments, y compris des antibiotiques.
Le budget de la sécurité sociale française, qui couvre les soins de santé, devrait atteindre un déficit de 11,2 milliards d’euros cette année, contre 8,8 milliards l’année dernière.